1 Mars 2013

Hola hola!

Nous revoilà enfin avec un bon mois et demi intensifs dans les pattes, et dans la tête!!

Aujourd'hui, nous sommes à El Bolson chez Martin et Vale, les deux couchsurfers d'il y à 3 mois avec Benoit et Sarah. On a revendu nos chevaux après avoir voyagé, déchanté et rencontré pas mal d'embûches dans ce pays que nous ne portons maintenant que peu haut dans notre estime.

Mais bon, pour les courageux, reprenons où on en était : Esquel, le parc national, Cholila (la ville de Florent Pagny), les jumeaux, El Maiten, le cheval de Lea avec son estaca dans la jambe, bla bla bla...

A El Maiten, Jeremy (Finot pour les intimes), notre ami de France qui voyage aussi, nous rejoint au camping où on passe nos derniers moments avec Claire et Lea. Nous avons decidé de nous séparer un moment pour mieux se retrouver plus tard dans le voyage. Nous repartons donc sur la route avec une nouvelle configuration : 3 chevaux, et à tour de rôle, 1 marcheur, et 2 cavaliers. Et oui, Jerem nous a suivi pour 3 jours de folle cavalcade!

Annotation : A ce moment là, le Chocapic de Cam subit sévère, vivent les fesses dans l'eau glacée!

On arrive à Los Repollos, dans un Camping sympathique, avec des gens super cool, un temps magnifique, et la tente toute casséee de Jerem qui nous aura bien fait marer. On profite d’un bon asado avec Martin et Vale qui nous rejoignent. Marie fait un peu d’éthologie avec nos quadrupèdes. Tout aurait été tellement parfait si, la veille du depart, on était pas tous tombés malades comme des chiens à vomir nos entrailles et à avoir les doigts paralysés (ca c’est que pour les meilleurs)! On passe alors à l´hosto à la queue leuleu pour recevoir une piqure dans les fesses, du Gatorade et du sel de réhidratation! Pour faire bien, on ajoutera à tout cela, des prises de longes sur 2 chevaux qui sont tombés en même temps, évidemment !! Bref, grosse étape bien fatigante.

Après quelques jours d’immobilisation, on reprend la route, sans Jérem et sur une route d'asphalte (avec un V) qui nous aura "romper les pelotas" jusqu'au bout. C’est la route 40, qui va du nord au sud du pays et que nous sommes obligés d’emprunter. Elle est blindée de voitures, de camions qui claxonnent pour nous saluer, et de clôtures. On n’a que peu d'espace pour marcher, ou bien une sorte de sentier parrallèle semé d'embuches pour les chevaux (Gazolero est d'ailleurs tombé avec Camille dessus! Grosse peur!). Au milieu des ces tourments éprouvants, on rencontre quand même des gens cool, 2 francais qui voyagent depuis 15 mois à velo depuis cuba, une tchoule francaise qui vit ici depuis 2 ans et qui fabrique des chaussures, un artisan déjanté qui fait des couteaux…etc.

A El foyel, c'est le point fort du voyage. La route est trop désagreable et dangereuse. Mais a priori, pas d'autre solution. Trop de stress. Gazolero, qui décidemment a 4 sabots gauches se refait une prise de longe et se blesse sérieusement. A ce moment là, après de fortes prises de becs, on se dit que si on est forcés d''utiliser ce genre de routes, autant s'arrêter là car ce n'est pas du tout le voyage qu'on recherche. Mais bon on a encore un peu de force pour chercher des chemins sympas...

Heureusement, on nous indique la “huella andina” dans le parc national de Nahuel huapi : Chemin de terre qui passe dans les montagnes. Enfin un sentier dans la nature avec, certes des branches basses et des arbres épineux qui piquent, mais des pures paysages, du calme, et du beau temps. SUPER! Camille y fait son premier gallop (non sans style), et tout seul en plus! On retrouvait donc un peu l'espoir de voyager sur des routes similaires pour la suite. Malheureusement, on croise le garde parc qui nous arrête en nous disant que seules les balades à cheval touristiques sont habilitées ici. Autant dire que ce garde parc a decomposé chaque partie de notre corps en une fraction de seconde, ne nous laissant que nos yeux pour pleurer!

Ceci étant, on squatte le parc quelques jours meme si c'est prohibé, car c'est trop chanmé!! Gazo ne se laisse pas soigner et doit se faire referrer rapidement. On rencontre alors un Gaucho qui le referre comme Julien Nesme fait de la magie! Désolé Ju... Puis, d'autres gauchos qui nous invitent à leur assado de famille, où personne ne nous adresse la parole, et qui remettent le fer de Gazo d’aplomb. On repart donc avec des fers neufs, et un itinéraire de chemin trop cool conseillé par les gauchos jusqu'à Bariloche (hors de la route 40, bien sûr) on reprend espoir!

On arrive à joindre Claire et Lea et à organiser une retrouvaille sur ce fameux chemin. Comme il n'y a pas de signal dans la montage, le signe de passage sera une chaussette dans les arbres… A l'ancienne! Evidemment… on se loupe. Le chemin, soit disant super visible et toujours ouvert, s’averre fermé par une clôture cadenacée. Sans que nous le sachions, les filles ont reussit à trouver le code du cadenas et nous ont mis un mot dans les arbres. Nous, persuadés que c'est pas le bon chemin, et qu'elles ont fait demi tour, continuons sur la route 40 pendant plusieures heures à leur recherche...horrible route!

Et voilà la cerise sur le gateau: la blessure de Gazo toujours aussi difficile à nettoyer, se referme, et crée un infection à l'intereieur de son petit pied...Donc, il boite. On fait alors demi tour pour se caler sur la plage d'un lac à 2 heures de marche du premier signal téléphone, et d’une petite épicerie. On passe 10 jours ici à soigner notre bon vieux caballo à coup d'antibiotiques et de baignades dans l'eau froide... (De temps à autres, Camille fait 4h de marche aller-retour pour chercher des victuailles pendant que Marie garde les chevaux)

On mentionnera un autre point fort du voyage: l’escapade incontrolée des 3 chevaux plein pot galop sur la route 40 pleine de traffic où, heureusement, un gentil monsieur les stoppe en voiture 5 km plus loin… après un course poursuite effrénée en tongue!

11 Fevrier 2013 : C’est l’anniversaire de Marie, SUPER ! La galère. On a passé la nuit entière a tenir la tente car depuis 2 jours la pluie et la tempète sont au rendez vous. Elles ne nous laissent que le Yams et les mots fléchés à l’intérieur. Puis, Martin et Vale nous rejoignent avec un merveilleux gateau d’anniversaire dans les bras, et une bache pour nous protéger. On passe une super journée malgré les intemperies. Nous voyant usés et décus par les routes argentines, prêts à arrêter le voyage, ils nous proposent de nous rapatrier sur El Bolson. “Si on trouve un lieu pour laisser les chevaux, vous pouvez rester chez nous le temps que vous voulez pour les vendre” nous disent ils. Aussi tôt dit, aussi tôt fait, le lendemain, Martin revient avec un camion pour ramener les chevaux et un lieu pour les laisser un temps. C’est Andres, un paysan du coin, qui nous prête un bout de jardin a côté de chez son pêre. C’est trop dingue, en une journée nous voilà a 80 bornes du campement à dormir dans un lit, et pouvoir enfin prendre une douche!

Meme si on se sent soulagés, nous voilà un peu tristes de précipiter les choses ainsi. En ce qui nous concerne, l’accumulation des problemes aurait été moins douloureuse si on avait pu voyager à travers champs, en toute liberté … et pas sur cette foutue route. Il parait que cette année il y a eu particulierement du traffic sur les routes, et beaucoup de monde en Patagonie. C’est pas de chance.

Depuis presque 3 semaines on est là, à El Bolson, chez Martin et Vale qui se sont decarcassés pour nous aider à vendre chevaux et matos. Merci à eux pour tout ce soutien, à Andres et son papa pour nous avoir prété leur terrain.

La vente des chevaux n’a pas été evidente. On était bien triste de quitter nos dadas. On s’y était bien attaché même si ce n’était que 2 mois! Et puis, on aurait tellement aimé les vendre tous les trois ensemble dans un endroit tranquille, avec du pasto (pâturage) à foison…

Et pour finir, la derniere touche argentine!

Apres avoir négocié tout notre barda equin a un prix assez convenable, On se retrouve avec plus de 2000 euros en pesos argentins sur les bras. Seulement, impossible de les changer (sauf au marché noir, mais mieux vaut prévoir pas mal de Vaseline)! Que de problemes ce pays!

Sinon, on a revu les filles. Elles aussi ont dechanté sur la route 40. Mais elles ont eu la chance de trouver le code du portail où on devait se rejoindre. Elles ont adoré le chemin bien que diffícile. Puis, elles sont parties en direction de San Martin de Los Andes. Au dernieres nouvelles, elles ont aussi reussi à trouver des chemins cools, mais, malgré leur projet initial de monter jusqu’à Salta, elles ont decidé de s’arrêter là. La chance a encore tournée pour elles, lorsque le premier soir au camping près San Martin, la gérante a voulu leur acheter leurs 3 chevaux d’un coup, et à un prix tout aussi convenable! (haha, les garces)

Aujourd’hui, on a tout vendu. On va rejoindre les filles avant de retourner au Chili rejoindre notre copine Johanna (première couchsurfeuse). Le voyage à cheval est derrière nous. On essaye de passer à autre chose, même si on garde un certain gout amer de cette fin brutale et douloureuse. Quitte à s’arreter plus tôt on aurait aimé se séparer sur une touche plus agréable avec nos trois copains à crinières!

Enfin, on a vecu de très bons moments avec Martin et Vale (que l’on aide dans la construction d’une maisonnette) et leurs amis, on a passé une super soirée à Dina Huapi avec les filles, et on a vu un festival de Jazz avec des groupes géniaux. On s’est bien empattés grâce aux assados qui commencent à 23 heures, et maintenant, il nous tarde de retourner dans les montagnes, les pieds sur terre cette fois, et voir encore plein de belles choses!

On espere que tout va bien du cote francais.

Gros bisous.

Camille et Marie